Anthropologie

 

L’anthropologie décrit le genre humain dans ses caractères anatomiques, son extension géographique, son histoire et ses différences culturelles. Elle est née au 18ème siècle avec l’étude des peuples lointains et exotiques, toutefois, ses méthodes s’appliquent aujourd’hui à l’analyse des sociétés industrielles modernes.

 

 

L’anthropologue peut-il s’abstraire de sa propre culture, quand Il étudie celle des autres ? A-t-il assez de distance quand il étudie sa propre société ? Autrement dit, l’anthropologie est-elle une science ou une idéologie ?

 


Du bon sauvage au primitif

 

Au départ cette discipline étudie les sociétés dites primitives, c’est-à-dire non industrielles. Au 18ème siècle, le mythe du « bon sauvage » est l’expression philosophique de la curiosité  pour les peuples exotiques. Mais, au 19ème siècle, influencés par Darwin, les anthropologues classent les cultures,  des plus « sauvages » aux plus « civilisées » et divisent l’humanité en « races » distinctes selon leurs facultés et leur dignité.

L’évolutionnisme culturel postule, au début du 20ème siècle,  que tous les peuples passent de la sauvagerie à la barbarie, puis à la civilisation. La pensée humaine passerait par trois stades successifs :

 

·         La magie

·         La religion

·         La science

L’anthropologie apporte donc d’abord une caution à des thèses établissant la supériorité de l’homme blanc.

 

L’anthropologie culturelle

 

Franz Boas (1858-1942) révolutionne la discipline : primauté de la description ethnographique sans a priori et égale dignité des cultures, impossibles à hiérarchiser. Après lui, l’anthropologie américaine souligne l’importance de la culture d’appartenance dans la formation de la personnalité.

 

L’anthropologie sociale

 

Au début du 20ème siècle, l’école française d’anthropologie étudie les sociétés primitives dans une perspective d’analyse sociologique. Sous l’influence de Durkheim, elle décrit les peuples comme des micro-sociétés dont les institutions, telles que le chamanisme, les rites, la magie, les cérémonies d’initiation constituent des objets d’analyse privilégiés.

 

L’anthropologie française contemporaine

 

Elle est influencée par Claude Lévi-Strauss. L’observation des relations sociales permet de découvrir un ordre (des structures) derrière l’arbitraire des relations humaines et de construire des modèles qui expliquent  le fonctionnement des sociétés. Ainsi, la prohibition de l’inceste obéit à la loi d’exogamie, loi nécessaire à la survie du groupe.

 

L’anthropologie universaliste

 

Elle recherche depuis quelques années des comportements universels au sein de l’espèce humaine : même domination masculine sur la scène publique, mêmes mimiques faciales…Elle postule donc l’existence d’une nature humaine. En outre , les anthropologues interrogent leur propre société.