Apocalypse

Etymologiquement, le terme vient d’un mot grec signifiant « dévoilement » ; la tradition judéo-chrétienne l’a employé pour signifier le dévoilement par Dieu de ses secrets. Le moment idéal de la révélation divine étant la fin des temps, les récits d’apocalypses décrivent cette fin des temps. C’est cela que notre époque retient.

 

L’évolution du terme d’apocalypse n’est-il pas révélateur du caractère profane de nos sociétés ? Que reste-t-il aujourd’hui de sa signification religieuse ? De quelles nouvelles interprétations est-il porteur ?

 


Des textes religieux traditionnels


La littérature de type apocalyptique est riche dans de nombreuses religions, mais le terme est d’ordinaire réservé à la tradition judéo-chrétienne. L’Eglise romaine a d’ailleurs, pendant de nombreux siècles, laissé de côté ce type de récit, mis à part le Livre de Daniel dans la Bible, l’Apocalypse de Saint Jean et la Quatrième Livre d’Esdras, donné en appendice des livres saints depuis le concile de Trente.

 

Sens religieux actuel


Les reprises religieuses du terme de l’Apocalypse sont maintenant souvent le fait de sectes qui fondent leur enseignement sur l’imminence du Jugement dernier : la fin du monde est proche, il faut se repentir et se préparer à la venue de Dieu. Ces thèmes ont retrouvé toute leur vigueur à la fin du 20ème siècle parce qu’ils s’appuyaient sur la doctrine du « millénarisme » : puisque, aux yeux de Dieu « mille ans sont comme un jour », chaque fin de millénaire peut être la fin du dernier prévu par Dieu. Au seuil de l’an mille, cette conviction avait provoqué de grandes paniques et de nombreuses conversions. Au seuil de l’an deux mille le mouvement, s’il fut moins prononcé exista aussi. Toutefois , puisque nous sommes en 2015, la peur semble s’être estompée…

 

Disparition du sens religieux


La tradition religieuse est actuellement concurrencée par une acception profane qui fait du terme d’apocalypse le synonyme de destruction totale sans aucune référence religieuse. La définition du dictionnaire en porte d’ailleurs la marque : « Evénement épouvantable, catastrophe dont l’étendue et la gravité sont comparables à la fin du monde. »

 

La grande menace


Pour réaliser cette destruction, la main de l’homme se substitue à la main de Dieu. Les prophètes de malheur que sont certains écologistes pessimistes annoncent l’anéantissement plus ou moins proche de la planète par l’homme qui déséquilibre irrémédiablement les cycles de la nature. A cette menace écologique s’ajoute, plus sournoise et plus diffuse, l’angoisse de la force nucléaire : l’homme possède maintenant le pouvoir d’une disparition totale par simple pression sur un bouton. Les scientifiques pour désigner ce que serait cette apocalypse-là ont inventé l’expression « d’hiver nucléaire ». l’explosion de la bombe créerait une modification climatique fatale pour toute vie en interdisant aux rayons du soleil de jouer leur rôle. Les romans et surtout les films de science-fiction  se font abondamment l’écho de cette éventualité qui semble hypothéquer l’avenir de l’humanité.

 

Depuis quelques années la peur de l’arme chimique, et surtout biochimique devient de plus en plus importante, relayée elle aussi largement par les média !