Culture

En Europe, depuis la Renaissance, on a donné au mot « culture » un sens humaniste de développement du goût et du jugement à partir des modèles gréco-latins. Cette acception est très restrictive. On retiendra le sens anthropologique : une culture englobe tout ce qui est produit, acquis, appris, transmis par les hommes et s’oppose donc ainsi à ce qui est inné ou naturel !

 

 

Quel est le premier signe culturel ? Les cultures sont-elles programmées dans la nature ? Que serait l’homme sans l’environnement culturel ? D’autres débats se poursuivent sur la coexistence des cultures ou leur dépassement dans une civilisation universelle.



Où est la frontière ?


Le premier signe culturel est pour les uns le travail, pour d’autres le langage. Lévi-Strauss voit dans la prohibition de l’inceste le passage de la nature (« tout ce qui est universel ») à la culture (« ce qui relève de normes particulières »). Partout cette prohibition existe, mais ses règles varie selon les cultures : l’interdit concerne différents parents. En somme, à l’impulsion naturelle et désordonnée succède l’ordre social d’une culture.

 

L’immense domaine culturel


Locke et les empiristes, comme plus tard Sartre, ont nié l’existence d’une nature humaine : l’enfant qui naît ne serait qu’une page blanche. Il est vrai que l’expérience des enfants sauvages et les données actuelles de l’anthropologie montrent l’importance du social dans les apprentissages, l’éducation et la constitution d’une « personnalité de base », commune aux membres d’une ethnie. Piéron a insisté sur les nécessaires « incitations fonctionnelles » : si l’enfant est mal nourri et livré à lui-même, le développement pondéral de son cerveau et l’établissement des interconnexions neuronales sont bloqués. Or, ils conditionnent l’acquisition du langage et le développement intellectuel. Sans la culture, pas de nature !

 

La diversité des cultures menacée


Les cultures sont le reflet des réponses élaborées par les hommes pour faire face à leurs besoins. Aussi, la diversité des cultures est-elle impressionnante. Or, l’illusion égocentrique est naturelle : l’homme croit que sa culture est la meilleure, parce qu’elle est la sienne et qu’il n’en saurait changer sans souffrance. D’où la propension, au cours des siècles,  à imposer sa culture par la colonisation et la guerre. Cette croyance dans la supériorité de sa propre culture a causé la disparition de civilisations entières : indiens d’Amérique, civilisation esquimau, etc. En outre, la diffusion du mode de vie occidental, la ; pénétration de la société de consommation jusqu’aux endroits les plus inaccessibles de la planète menacent les civilisations et les cultures propres des petites communautés.