Europe culturelle

« Si c’était à refaire, je commencerais par la culture. ». Jean Monnet, « fondateur » de l’Europe regrettait ainsi que cette dernière ait été une création surtout industrielle et commerciale. Heureusement, bien avant la construction moderne de l’Europe, ses peuples ont partagé un fonds culturel commun.

 

 

Le grand marché européen est constitué. Mais comment transcender les acquis économiques européens dans les domaines politique, syndical et culturel ? Et comment cette Europe pourra-t-elle échapper à l’américanisation ?

 

 

Trois époques de synthèse européenne

 

Le moyen âge est facilement européen tant les frontières sont mouvantes, les pouvoirs politiques faibles ou flous. L’Eglise assure l’unité, les monastères, l’organisation des grands pèlerinages, les valeurs chrétiennes partout présentes, l’usage du latin. Avec la Renaissance, les modèles artistiques italiens prévalent et, partout, on revient à l’étude directe des textes grecs et latins dont la connaissance est facilitée par l’essor de l’imprimerie. La volonté de savoir, l’éclosion d’un humanisme fondé sur la tolérance et l’esprit de libre examen caractérisent l’époque. Lettrés et savants échangent, voyagent , traduisent (Erasme, Rabelais, Montaigne, Bacon, Luther et Calvin)

 

Au 17ème siècle la philosophie des Lumières se répand dans toute l’Europe. Elle consacre l’esprit de libre examen, la croyance au progrès et au bonheur à partir des premières avancées de la révolution technique.

 

De la révolution française à nos jours

 

A la faveur des événements, souvent tragiques, et des échanges systématiques, le fonds culturel se diversifie, pour le meilleur et pour le pire. Ce meilleur, c’est le romantisme européen, l’essor des sciences et des techniques, la circulation des livres, des thèmes philosophiques ou des genres littéraires, la constitution d’une pensée socialiste généreuse et internationaliste, l’éveil des nationalités. Le pire, ce sont les guerres fratricides et ruineuses entre blocs constitués, le partage impitoyable du monde, la montée et le triomphe momentané du nazisme et des fascismes, l’espoir socialiste laminé dans les camps soviétiques.

 

Et aujourd’hui ?

 

Après la chute du nazisme et l’implosion su communisme, l’Europe, dont les premières instances ont vu le jour dans les années 50, a réalisé son unité économique. Dans le domaine culturel, des programmes de recherche scientifique, d’échanges d’étudiants et de spécialistes, nombre de coproductions cinématiques et télévisuelles (exemple : Arte) ont vu le jour en même temps que la Grèce, le Portugal, l’Espagne et les pays de l’est accédaient à la démocratie pluraliste fondée sur la séparation des pouvoirs.    Mais le problème d’une langue commune subsiste. Que l’anglais le devienne serait dommageable, toutes les autres étant ravalées au rang d’idiomes cloisonnés. Mieux vaudrait promouvoir le multilinguisme !