Existentialisme

Dans un sens général, l’existentialisme est le courant philosophique qui met l’accent sur l’importance du vécu de la personne,  sur son existence même, dans toute son originalité, et non sur son « essence » (du verbe latin esse qui signifie être). Mais l’existentialisme est aussi la théorie philosophique  rendue célèbre par Jean Paul Sartre, selon laquelle l’existence de l’homme est plus importante que son essence, ce qui met la notion de liberté au cœur de la réflexion.

 

 

Dans le fracas des révolutions et l’effondrement des idéologies, que devient l’engagement ?

 

 

Essence et existence

 

Pour Sartre, existentialiste athée, Dieu n’existe pas et l’homme n’a donc pas d’essence (= nature au sens psychologique et métaphysique). Le réalisateur d’un objet manufacturé en a d’abord conçu le modèle, l’essence, avant de lui donner l’existence. Dans ce cas l’essence précède l’existence. Dans le cas de l’homme, puisque le ciel est vide, c’est l’inverse : l’existence précède l’essence. Cela signifie que l’homme existe d’abord,  se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. Bref, c’est la mort qui le transforme en essence !

 

Liberté et responsabilité

 

Le corollaire de ce postulat sartrien est la totale liberté de l’homme. Condamné à être libre, il est seul responsable des choix qui vont orienter et définir da vie. Toutefois, Sartre admet la pression des déterminismes, notamment celle du milieu socio-économique : l’homme est « en situation » (il a un corps, un tempérament, une histoire, un rang social, etc.) Mais c’est l’homme qui, évaluant cette situation,  lui donne une signification.  S’il refuse de prendre conscience, s’il accepte par paresse ou mauvaise foi, il reste dans un « en soi » qui le rassure. Au contraire,  s’il choisit l’engagement, il commence à exister « pour soi ». Le salaud sartrien est l’homme de mauvaise foi qui se fige « en soi » , qui se donne une supériorité essentielle, qui se réfugie dans son rôle social, qui nie autrui en tant qu’existant. Par exemple, le colon se dit, par nature, supérieur à l’indigène qu’il rejette dans un « en soi ».

 

Existentialisme  et marxisme

 

La nécessité proclamée de l’engagement explique l’attirance de Sartre pour le marxisme dont l’existentialisme pouvait être l’anthropologie. Mais comment concilier la thèse de la liberté absolue et celles de l’aliénation et des lois objectives du développement de la personnalité ? Les prolétaires, prenant conscience de l’aliénation, luttent pour changer la société, leurs libertés s’additionnent et ils existent ensemble.

 

Littérature et philosophie

 

 

L’existentialisme chrétien de Gabriel Marcel, dans la ligne de Kierkegaard, s’attache à l’individu concret et refuse l’intellectualisme. Il insiste sur le mystère ontologique de l’homme face à Dieu, l’  « Invérifiable absolu ». Merleau-Ponty, autre existentialiste, est aimanté par la phénoménologie et l personnalisme. Le « climat existentialiste » se retrouve en littérature chez Simone de Beauvoir, Jean Gente, Robert Marle et Boris Vian.