Famille

La famille se définit comme un ensemble de parents spatialement dispersés mais unis par un sentiment d’appartenance à une communauté de sang. Comme à l’époque patriarcale, de tels réseaux affectifs existent aujourd’hui. Mais la définition la plus répandue est celle de la famille nucléaire :père, mère et enfants vivant sous le même toit, même si la famille monoparentale devient de plus en plus courante.

 

 

Toute une littérature révoltée, de Rimbaud à Bazin, a pris pour cible la famille : à juste titre ? de la famille antique à la famille réduite d’aujourd’hui, l’évolution est-elle positive ? Qu’est-ce que la famille moderne ? La famille a-t-elle un avenir ?

 

 

De la communauté d’antan à la famille

 

Communauté de village, de quartier, de rue : plus que la famille nucléaire, elle constituait le tissu social d’hier. On se sentait chez soi sans le rue, sur la place, à l’église. A la maison s’organisaient les veillées et les fêtes. On se retrouvait par catégories d’âge et de sexe. C’est à partir du 16ème siècle que s’impose un autre modèle : comme le roi est le père de ses sujets, le père de famille est le roitelet chez lui, avec l’assentiment des églises, de la monarchie, puis de la République.

 

La famille, lieu d’aliénation

 

Les détracteurs de la famille soulignent la dictature du père, souvent détenteur de la puissance économique, l’aliénation de la femme vouée à la maternité, à l’éducation des enfants, aux tâches ménagères. Les enfants doivent se plier à l’autorité durement imposée, surtout dans les milieux modestes. Outre le complexe d’Œdipe, parfois mal résolu, de multiples névroses naissent des rapports conflictuels entre les membres de la famille. Plus grave : le père incarne tous les pères symboliques, petit chef ou père du peuple. La famille, c’est le conformisme, le réflexe conditionné.

 

La famille, milieu éducatif

 

Malgréles anathèmes, la famille se prote bien : sans doute parce que les bonnes familles existent ! L’harmonie conjugale, l’épanouissement personnel y sont possibles. Milieu éducatif essentiel, elle transmet la langue, la culture, l’éthique du groupe. Des lois récentes ont consacré l’égalité de l’homme et de la femme. L’évolution des mœurs est telle que les tâches y sont mieux partagées et que l’égalité s’y développe.

 

La famille aujourd’hui

 

Dans la rude lutte économique, la famille est perçue comme refuge. L’adolescence s’y prolonge, l’entraide financière se généralise, les rites reprennent vigueur. Jusqu’à l’égoïsme collectif. On est loin de l’époque des communautés. La famille change : de biparentale, elle devient souvent monoparentale ou recomposée. Ces changements, jadis causés par le décès d’un conjoint, ont toujours existé, mais ils correspondent maintenant à un autre conception du couple. La répartition des rôles y relève moins de la norme sociale et davantage des multiples formes de négociation qui régulent son organisation interne et le partage de la responsabilité envers les enfants. Les difficultés économiques font de la famille moderne un lieu d’entraide et de refuge pour les jeunes, contraints d’y prolonger leur adolescence. On peut pense au film « Tanguy ».