Individualisme

L’individu est une personne considérée isolément par rapport à one collectivité. L’individualisme est la théorie qui attribue systématiquement une place centrale à l’individu dans le domaine politique, économique et moral.

 

 

Des droits fondamentaux tels que la liberté, l’égalité et la résistance à l’oppression, l’individualisme n’est-il pas néanmoins responsable des difficultés que connaîtrait la démocratie face à un individu replié sur lui-même et indifférent au bien commun ? Est-ce si simple ?

 

 

L’émergence de l’individu

 

L’individu en tant que tel n’existe pas au Moyen Age et sous l’ancien régime. Chacun est appelé en fonction de sa naissance, à occuper une place et à remplir un rôle déterminés, dans un ordre stable et hiérarchisé voulu par Dieu. Inspiré de la philosophie des Lumières, les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 consacrent la naissance de l’individu qui est en lui-même une valeur : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »

 

L’individu, fondement de la société moderne

 

Ces individus libres sont, en effet, porteurs de droits qui leur appartiennent en propre et non plus en tant que membre d’un ordre ou d’une classe. L’Etat n’est plus l’organe tutélaire tout-puissant et ses pouvoirs sont désormais limités : il doit respecter le droit inaliénable de chacun, sa sphère privée, et c’est de ce respect qu’il tire sa légitimité.

 

L’individualisme mis en accusation

 

A l’heure actuelle, on lui reproche d’être synonyme d’égoïsme et de replis sur soi. Préoccupé du seul accomplissement de lui-même, l’individualiste se détourne de tout ce qui concerne l’Etat, la collectivité. De ce refus de participation sociale, émerge alors un individu isolé, fragilisé parce qu’il est privé des solidarités traditionnelles qui le protégeaient autrefois. Son indifférence à la politique est le signe d’une perte des valeurs collectives, qui entraîne la dilution du lien social. Toutefois, si ces phénomènes existent, il ne faut pas en exagérer l’ampleur.

 

Individualisme et démocratie

 

La solidarité et l’engagement subsistent, sous des formes nouvelles parfois, comme en témoigne le comportement des Français lors de grands mouvements sociaux. Le recul des partis et des syndicats, la progression de l’abstention dans les élections, ne signifient pas que tout civisme ait disparu. Simplement les individus, libres et égaux, sont désormais capables de « bouder » la démocratie, de même qu’ils sont aptes à résister aux empiètements du pouvoir de l’Etat. Comme il n’y a pas de démocratie véritable sans libertés individuelles, ils ne font qu’exercer leurs droits. Encore faut-il qu’ils se rendent compte qu’il leur reste aussi des devoirs.