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Justice

Selon la formule de Justinien, la justice est la volonté constante et perpétuelle de rendre à chacun ce qui lui est dû. Cette volonté s’inscrit dans des lois qui serviront de supports aux jugements rendus par les tribunaux.

 

 

L’étude de la justice conduit à la question suivante : y a-t-il nécessairement concordance entre le sentiment du juste, la loi qui l’incarne et l’institution judiciaire censée en être la gardienne ?

 

 

Une institution mal connue

 

Les deux juridictions principales sont l’ordre administratif, qui juge les conflits entre les particuliers et l’administration, et l’ordre judiciaire, chargé d’appliquer la loi. Ce dernier se subdivise entre :

 

-          tribunaux civils, par exemple le tribunal de grande instance, qui jugent les conflits entre les particuliers

 

-          juridiction pénale dont les tribunaux (de simple police,  correctionnel, cours d’assises) punissent les infractions aux lois.

 

La justice est rendue par des magistrats professionnels dont le statut et la fonction diffèrent.

 

-          Les magistrats du Parquet (ils plaident debout) ont pour mission de requérir l’application de la loi, au nom de la Société et de l’Etat qu’ils représentent. Ainsi, les procureurs dirigent l’accusation, mais ne rendent pas de sentence.

 

-          Les magistrats du Siège (ils siègent assis à l’audience) ont pour mission, eux, de juger en faisant application de la loi.

 

Justice et loi

 

Dans une démocratie, il n’existe qu’une seule expression légitime de la volonté générale : la loi. Celle-ci doit donc être conforme à ce que le consensus social tient à un moment donné pour juste.  Les citoyens donnent mandat aux députés pour qu’ils votent la loi et c’est parce qu’elle est une émanation de la volonté générale que la loi est considérée comme juste. Chaque citoyen en est à la fois l’auteur et le destinataire. Pourtant force est de constater qu’il existe un divorce entre la justice et le peuple au nom duquel elle est rendue.

 

La justice et le justiciable

 

Dans un monde où le tissu social est déchiré par les inégalités, les missions de la justice sont plus délicates et observées attentivement par le justiciable. L’opacité du jargon juridique et la multiplicité des textes peuvent donner l’impression au citoyen que la justice n’est accessible qu’à un  petit nombre d’initiés. Enfin, l’encombrement des tribunaux peut laisser entendre que la justice est encore une institution archaïque à rénover. Pourtant, la justice française reflète aussi l’idéal démocratique : publicité des audiences, gratuité, aide juridictionnelle venant au secours des justiciables les plus démunis.

 

Une double évolution nécessaire

 

L’institution judiciaire doit devenir plus accessible, plus transparente et plus rapide. Cela suppose un effort budgétaire important en même temps qu’une éducation juridique minimale de tous les citoyens afin que le célèbre « nul n’est censé ignorer la loi » devienne une réalité.