Travail

Le mot « tripalium », étymologie du mot « travail », désignait un instrument à trois pieux permettant d’attacher les bœufs et les chevaux pour les panser, leur imposer le joug ou les ferrer. Les connotations de douleur et de torture (tripaliare = tourmenter, torturer) subsistent en français.

 

Le travail, est-ce la liberté dont parlait Hegel ou l’aliénation dénoncée par Marx ? Dans quelles conditions socio-économiques et politiques, le travail pourra-t-il enfin contribuer à l’épanouissement individuel et social ?

 

Travail et condition humaine

Nécessaire pour la survie, le travail, activité spécifiquement humaine, permet à l’homme de transformer la nature et de s’en libérer. Ce faisant, il développe son intelligence, comprend mieux les lois de l’univers et se transforme lui-même. L’animal construit son abri sans conscience. Au contraire, l’homme se donne un projet, établit un plan.

De  Platon au christianisme

Pour Platon, le travail manuel est lié au monde de la Caverne : c’est le destin de ceux qui, par nature, sont incapables de connaître le monde des Idées. Caution est ainsi donnée à l’esclavage. Aristote adopte la même position : aux hommes nés inférieurs, le travail et l’esclavage. Avec le christianisme le travail prend une double signification :

·         L’homme déchu après le Péché Originel est condamné à travailler dans la douleur

·         Mais ce travail permet le rachat de son péché

Idéologies modernes du travail

De Rabelais et de Descartes aux philosophes des Lumières, l’accent est mis sur la nécessité du travail, sa noblesse, son utilité, les vertus morales d’abnégation et de volonté qui lui sont liées. Du rêve cartésien de maîtrise de la nature à la fin du « Candide » de Voltaire et à Hegel (dialectique du maître et de l’esclave), ces idées sont celles de la bourgeoisie ascendante opposée au féodalisme et aux privilèges des nobles parasitaires.

Réalités du travail

Dans l’Antiquité et au moyen-âge, le travail de la terre est terriblement aliénant. L’artisan et le commerçant peuvent cependant y découvrir les joies dont parlent les philosophes. Le travail industriel que génère le capitalisme, dès le stade des manufactures, devient synonyme d’exploitation éhotée, d’où les révoltes et la montée du socialisme.

La crise intellectuelle du travail

Dans nos sociétés industrielles et informatiques, le chômage s’est largement développé et  beaucoup de tâches hyperspécialisées sont parfaitement inintéressantes, en décalage avec les espoirs suscités par un enseignement de haut niveau. D’où la démythification du travail, considéré comme un simple gagne-pain dont la durée doit être réduite. Les solutions à cette crise sont d’ordre économique et politique. Cependant la peur du chômage modifie notre relation avec l’idée de travail :

 

Pouvez-vous dire si le risque de chômage vous inquiète , pour vous-même ou pour vos proches ?